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Leur histoire

L'histoire de l'Elixir du Bolchoï est intimement reliée à celle de la troupe des comédiens de la Comédie Française et de la pharmacie se trouvant en face de ce Théâtre :​

"Les Gouttes du Bolchoï", c'est toute une histoire… Il faut remonter à 1954 ! Staline venait de mourir… La Comédie-Française se rendait à Moscou, au théâtre du Bolchoï… Ce devait être en mars, ou en avril, mais il faisait encore très froid.Les acteurs sont obsédés par leur santé, et cela se comprend, aussi ils avaient emporté dans leurs bagages une préparation du Docteur BUGARD, décédé en 1999, alors médecin de la Comédie-Française, une préparation tonifiante pour la voix. Tous excepté un (ou une, je ne sais plus) avaient leur "remède miracle" … Sa gorge, c'est tout le capital de l'acteur !Il ou elle, a donc voulu acheter sur place ce qui lui manquait… Il semblait impensable de ne pas trouver les "Gouttes du Bolchoï" à Moscou. A l'époque, les touristes ne se baladaient pas comme ça en Union Soviétique. Donc, escorté d'un agent d'Intourist, d'un interprète, voilà notre acteur dans les pharmacies d'État, à la recherche de la potion du Docteur BUGARD…En vain, tout le monde est rentré bredouille à l'hôtel. Le soir était donnée au Kremlin une réception en l'honneur de la troupe de la Comédie-Française… Georges MALENKOV, alors successeur de STALINE, comme Président du Conseil des Ministres, recevait les comédiens… comme le Parti Communiste savait le faire !On pouvait entendre baragouiner le russe, le français, l'anglais, chacun s'en sortait avec les mots qu'il savait… Enfin, la conversation est venue sur les "Gouttes du Bolchoï"... Il était impensable qu'elles soient introuvables à Moscou…L'affaire est venue aux oreilles du Ministre de la Santé soviétique !Nous avons frôlé ce jour-là l'incident diplomatique.Maurice ESCANDE, administrateur de la Comédie-Française est venu me voir, à son retour, à l'officine, et c'est lui qui m'a raconté toute l'histoire. Alors je lui ai expliqué d'où venait le nom de "Gouttes du Bolchoï" : tout simplement parce-que la troupe du Théâtre Français se rendait au Théâtre du Bolchoï et qu'il était plus facile de réclamer les gouttes sous leur nom de fantaisie que de retenir le numéro qui figure sur nos ordonnanciers.Par la suite, de nombreux acteurs sont entrés en trombe dans ma pharmacie, tout essoufflés, parce qu'ils jouaient dans les heures suivantes, pour réclamer les "Gouttes du Bolchoï", de crainte d'être trahis par leur voix !Ainsi était née la renommée de la préparation officinale du Docteur BUGARD, Médecin de la Comédie Française pendant de longues années. Je recevais aussi souvent à l'officine des appels d’oto-rhino-laryngologistes, à qui je devais dicter la formule au téléphone, pour qu’ils puissent la transcrire sur une ordonnance… et la prescrire à leurs clients. On dirait aujourd'hui qu'il s'agit d'une prescription hors AMM.En 1979, ce devait être au mois de Juillet, je reçois un appel de la secrétaire de Madame Louise WEISS, femme politique militante de l'Europe, anxieuse à l’idée de prononcer, en qualité de Doyenne du Parlement de Strasbourg, le discours d'ouverture de la législature sous la présidence de Madame Simone VEIL. Elle craignait une défaillance de ses cordes vocales !Je lui ai conseillé parce qu'elle avait un trac du tonnerre, de prendre des "Gouttes du Bolchoï"... Ma réputation était en jeu… Mais elle s'en est très bien tirée… et pour me remercier, Madame Louise WEISS m’a envoyé un gentil mot, qu’elle a accompagné d'une superbe boîte de chocolats.J'ai quitté le Théâtre Français en 1988, la formule magistrale figure toujours sur l'ordonnancier de la pharmacie et c'est avec étonnement que j'ai lu dans France Soir du 10 Octobre 1995 que Robert HUE prend régulièrement des "Gouttes du Bolchoï" avant de prononcer ses discours. Comme il ne va plus à Moscou, il a donc dû fréquenter la pharmacie du Théâtre Français !En Mai 1999, le Député LENOIR, UDF, s'adressait à notre confrère Jean GAULIN, maire de Vimoutiers, pour lui réclamer des gouttes du Bolchoï et plus récemment encore, l'été denier, le chanteur Dave me réclamait les gouttes du Bolchoï." 

Extrait du discours de Joany Vayssette lors de son accession à la présidence de l'Académie Nationale de Pharmacie le 5 janvier 2000.

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